Bluesky a récemment confirmé que Jack Dorsey ne faisait plus partie du conseil d'administration de la société. Dorsey a désormais révélé plus de détails à ce sujet, notamment sa vision de la situation actuelle de l'entreprise par rapport à son idée originale. Le co-fondateur de Twitter estime que Bluesky répète les mêmes erreurs que Twitter.
L'idée originale de Dorsey pour Bluesky est loin de la réalité actuelle de l'entreprise
Dans une récente interview avec Mike Solana, Dorsey a clairement expliqué à quel point son idée originale était différente de l'état actuel de Bluesky. Il voulait revenir à une idée qu’il avait eue aux débuts de Twitter : une plateforme sociale open source sans contrôle strict des entreprises. Avec Twitter, cela devenait impossible si l’entreprise voulait continuer à se développer en tant qu’entreprise. Ainsi, en 2019, il a joué un rôle clé dans la naissance du projet Bluesky.
Dorsey voulait que Bluesky soit un protocole open source sans recherche de profits, et Twitter serait le premier à en profiter. Il ne souhaitait pas que le projet devienne une entreprise indépendante, car cela implique généralement un contrôle par les actionnaires et d'autres éléments issus du monde de l'entreprise. Il était également contre les systèmes de modération mis en place à mesure que le service devenait plus populaire.
La mise en œuvre d'outils de modération était une erreur de Bluesky, affirme le co-fondateur de Twitter
Dorsey semble partager avec Musk l’idée de maintenir la liberté d’expression sur les plateformes sociales. Avec Bluesky, il voulait aller jusqu'à un point où ce n'était plus possible sur Twitter. Ainsi, ceux qui ne se sentaient plus heureux sur Twitter pourraient se tourner vers des alternatives basées sur le protocole. Cependant, à ce sujet, il a déclaré que « petit à petit, il a commencé à demander à Jay (Graber, PDG de Bluesky) et à l'équipe des outils de modération et à expulser les gens. Et malheureusement, ils ont donné suite. C'est le deuxième moment où j'ai pensé, euh, non. Cela revient littéralement à répéter toutes les erreurs que nous avons commises en tant qu’entreprise.
Dans le passé, Dorsey a répété que le problème de Twitter était dû aux intérêts des entreprises et des annonceurs. Il a qualifié cela de « péché originel » de Twitter à plusieurs reprises. Bluesky est né pour offrir une alternative à cette situation. Mais au fil du temps, ils suivent le même chemin dont il voulait « s’échapper ». La mise en œuvre d'outils de modération était une autre erreur de Bluesky, selon le co-fondateur de Twitter.
Même lorsqu'il faisait partie de Twitter, Dorsey n'était pas satisfait de toutes les mesures de modération qu'on lui demandait. C’est l’une des raisons pour lesquelles il a soutenu Elon Musk dans le rachat de Twitter.
Un ingénieur de Bluesky a répondu durement aux propos de Dorsey
Les commentaires du co-fondateur de Twitter sur les erreurs de Bluesky sont parvenus aux oreilles de l'équipe de développement actuelle. Comme prévu, elles n'ont pas été prises de la meilleure des manières, notamment par Paul Frazee, l'ingénieur protocole de Bluesky. Selon lui, c’est Musk qui a tué l’idée que Twitter soit la première plateforme à profiter du protocole Bluesky.
Frazee a également une opinion sévère sur l'idée d'une plateforme sociale non modérée. Plus précisément, il considère cela comme une « idée ridicule ». Il utilise l’argument selon lequel les applications basées sur Bluesky ne seraient sûrement pas acceptées par les magasins d’applications et les régulateurs. Cependant, cela est conforme à l'idée originale de Dorsey selon laquelle Bluesky ne devrait pas être une entreprise à but lucratif.
Dorsey finance des projets similaires à son idée originale
Actuellement, Jack Dorsey finance Nostr, une plateforme sociale décentralisée qui semble correspondre à son idée originale. Bien qu’il admette qu’il ne s’agit pas de la plateforme sociale la plus intuitive ou la plus belle disponible, il affirme que « si vous croyez vraiment à la résistance à la censure et à la liberté d’expression, vous devez utiliser les technologies qui permettent réellement cela et défendre vos droits ».
