Certains grands noms du secteur des technologies mobiles et du commerce électronique pourraient se retrouver dans une situation délicate en Inde. De récentes découvertes suggèrent que des pratiques potentiellement anticoncurrentielles existent depuis des années. L'Inde accuse des sociétés de téléphonie comme Samsung et Xiaomi de s'entendre avec Amazon et Flipkart pour des lancements exclusifs.

L'Inde accuse Samsung, Xiaomi et d'autres de collusion avec Amazon et Flipkart

En 2020, la Commission indienne de la concurrence (CCI) a lancé une enquête sur Amazon, Flipkart et les vendeurs associés à la suite d'une plainte déposée par la Confédération des commerçants indiens (CAIT). Cette dernière est la plus grande association de détaillants en Inde avec plus de 80 millions de membres. Les détaillants du pays élèvent la voix depuis des années contre les pratiques de lancement de téléphones exclusifs d'Amazon et de Flipkart.

En conséquence, la CCI a rédigé des rapports de 1 027 et 1 696 pages sur Amazon et Flipkart, respectivement. Ces rapports mentionnent des entreprises comme Samsung, Xiaomi, Motorola, Realme, OnePlus, Vivo et Lenovo. Toutes ces entreprises pourraient avoir été « impliquées dans la pratique de lancements de téléphones exclusifs » en « collusion » avec les principales plateformes de commerce électronique.

Depuis des années, les détaillants du pays élèvent la voix contre de telles pratiques. « L’exclusivité dans les affaires est un anathème. Non seulement elle va à l’encontre de la concurrence libre et équitable, mais elle va également à l’encontre des intérêts des consommateurs », a déclaré le directeur général adjoint de la CCI, GV Siva Prasad, dans les rapports. La plainte du CAIT révèle que les détaillants sont confrontés à des défis tels que l’accès retardé aux derniers lancements de téléphones. Cela inciterait les acheteurs potentiels à se tourner toujours vers Amazon et Flipkart, ce qui affecterait directement la concurrence.

Les contrats incluraient des subventions et des conditions favorables pour les vendeurs

Selon les rapports de la CCI, « les lancements exclusifs ont non seulement gravement affecté les vendeurs ordinaires de la plateforme, mais aussi les détaillants physiques qui ont reçu des téléphones portables à une date beaucoup plus tardive ». L’enquête a même révélé des conditions favorables pour certains vendeurs. La CCI indienne accuse également Amazon et Flipkart d’avoir proposé des tarifs subventionnés pour l’entreposage, le marketing et d’autres services mentionnés par Samsung, Xiaomi et d’autres sociétés. Les plateformes de commerce électronique auraient utilisé ces méthodes pour convaincre les entreprises de signer des contrats pour des lancements exclusifs. Ces stratégies auraient été financées par des investissements étrangers.

Les rapports de la CCI ne sont pas publics, mais Reuters y a eu accès. Cependant, aucune des parties concernées n'a fait de commentaires sur ces conclusions. La prochaine étape consistera à examiner les objections potentielles d'Amazon et de Flipkart aux accusations de l'agence antitrust indienne. Si leurs arguments ne sont pas convaincants, l'agence antitrust indienne pourrait imposer de lourdes amendes et contraindre les deux entreprises à modifier leurs pratiques commerciales en Inde.

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