Sony soupçonne les grandes entreprises technologiques d'utiliser sa musique pour entraîner des modèles d'IA et n'en est pas content. Google, Microsoft et OpenAI sont parmi les principaux pointés du doigt par le géant japonais. Sony demande désormais des informations pour enquêter sur la situation.

L’un des sujets les plus controversés concernant l’IA générative est le droit d’auteur. En fin de compte, les modèles d’IA sont formés sur la base du contenu existant, à partir duquel ils peuvent « créer » du nouveau contenu. Cela est vrai pour tout, qu'il s'agisse de texte, de vidéos ou, dans ce cas, de musique. Des entreprises comme Google et OpenAI proposent déjà des outils capables de générer de la musique grâce à la puissance de l’IA.

Sony veut savoir si 700 entreprises ont utilisé de la musique sous licence pour former des modèles d'IA

Sony représente certains des artistes les plus importants et les plus influents de l'industrie musicale. Comme le rapporte la BBC, la société détient les droits sur la musique d'Adele et de Beyoncé, entre autres. Aujourd'hui, Sony a envoyé une lettre à plus de 700 entreprises pour savoir si elles ont utilisé de la musique sous licence pour entraîner des modèles d'IA sans autorisation. L’entreprise affirme avoir des « raisons de croire » que tel était le cas et cherchera à faire valoir ses droits.

Dans la lettre, Sony demande les informations suivantes aux entreprises :

– Détails des chansons qu'il possède et qui ont été utilisées pour entraîner les systèmes d'IA
– Comment les chansons ont été accessibles – par exemple via des services de streaming en ligne
– Le nombre de copies réalisées des chansons, si les copies existent toujours et depuis combien de temps elles existent.
– Pourquoi il était nécessaire que de telles copies existent aussi longtemps qu’elles existaient – ​​en supposant qu’elles existaient en premier lieu

Sony définit les « copies » comme étant même un fragment ou une partie de musique. Si de la musique sous licence de l'entreprise a été utilisée, la lettre indique qu'elle est prête à conclure des accords commerciaux.

La législation à cet égard est encore floue

Il convient de noter que la législation actuelle sur la formation des modèles d’IA n’est pas encore totalement claire ni définie à l’échelle mondiale. Les services basés sur l’IA ont pris d’assaut le monde et la législation a tendance à agir beaucoup plus lentement. Nana Nwachukwu (avocate du cabinet d'éthique de l'IA Saidot) affirme que l'utilisation de musique à cette fin sans autorisation « peut constituer une violation du droit d'auteur » dans les pays de l'UE.

L’UE travaillerait sur une nouvelle législation à cet égard. Selon Nwachukwu, cette future législation comprendra « l'obligation de divulguer publiquement des résumés détaillés des données de formation utilisées, de respecter les désinscriptions des titulaires de droits d'auteur et de garantir que toute utilisation des données est conforme aux lois européennes sur le droit d'auteur ».

Entre-temps, aux États-Unis, il existe des cas individuels ouverts liés à l’utilisation de contenus pour des modèles d’IA sans autorisation. Les cas sont liés à des personnalités et des entreprises telles que George RR Martin, Sarah Silverman et Universal Music. Les peines pourraient créer des précédents clés pour juger de futures affaires similaires.

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