L’agence indienne de lutte contre la criminalité financière a arrêté un haut dirigeant de Vivo et trois autres personnes dans une affaire de blanchiment d’argent. La Direction de l’application des lois (ED) a arrêté Guangwen Kuang, le chef de l’administration de Vivo India, en début de semaine, à la suite d’une longue enquête. La société a nié les allégations et envisage d’exercer ses options légales.

L’Inde arrête un dirigeant de Vivo dans une affaire de blanchiment d’argent

Cette affaire remonte à juillet 2022, lorsque l’ED a perquisitionné 48 sites appartenant à Vivo en Inde et saisi 4,65 milliards ₹ (59 millions de dollars) sur ses comptes bancaires. L’agence a découvert que le fabricant chinois de smartphones avait transféré illégalement 624,8 milliards de ₹ (7,9 milliards de dollars) à sa société mère BBK Electronics (qui possède également Oppo, OnePlus, Realme et iQOO) en Chine sur une période de cinq ans. Ce montant représente près de la moitié du chiffre d’affaires total de Vivo au cours de cette période.

Ce transfert a permis à l’entreprise de déclarer des pertes en Inde, évitant ainsi l’impôt. L’ED a déclaré que Vivo avait éludé des impôts d’une valeur de 22,1 milliards ₹ (280 millions de dollars). Une enquête a suivi, qui a abouti à l’arrestation de Kuang, un ressortissant chinois. L’avocat de Kuang, Mudit Jain, a confirmé l’arrestation à CNN et a révélé que le directeur général avait détenu l’exécutif pendant trois jours.

L’agence, chargée d’enquêter sur le blanchiment d’argent et les violations des lois sur les changes en Inde, a souhaité la garde du responsable de Vivo pendant dix jours, mais le tribunal n’a accordé que trois jours, rapporte la publication citant un document judiciaire. Les noms des trois autres personnes arrêtées ne sont pas connus. L’un d’eux serait une personne qui aurait aidé Vivo à établir ses bureaux en Inde. Les deux autres étaient comptables.

Dans une déclaration officielle suite à l’arrestation de Kuang, Vivo a déclaré qu’elle coopérait avec les autorités et explorait également ses options juridiques. « La récente arrestation nous préoccupe profondément », a déclaré un représentant de l’entreprise. « Vivo adhère fermement à ses principes éthiques et reste dédié au respect de la loi. » Le représentant a confirmé que le cabinet « exercerait toutes les options juridiques disponibles ».

L’Inde a également accusé d’autres sociétés chinoises de smartphones de faute professionnelle.

Vivo n’est pas la seule entreprise chinoise de smartphones confrontée à des problèmes juridiques en Inde. L’agence nationale de lutte contre la criminalité financière enquête également sur Oppo et Xiaomi sur des allégations similaires de blanchiment d’argent. Ces trois sociétés capturent ensemble environ 45 pour cent du marché global des smartphones en Inde.

Les enquêtes du DE interviennent dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays les plus peuplés du monde. Les tensions ne se limitent pas au commerce et à l’économie, mais découlent principalement du conflit frontalier qui dure depuis des décennies le long de l’Himalaya. Les troupes militaires indiennes et chinoises s’affrontent souvent à la frontière, faisant des morts. La répression indienne contre les fabricants chinois de smartphones pourrait aggraver la situation. Le pays a déjà interdit plus de 100 applications chinoises, dont TikTok, invoquant un risque pour la sécurité nationale.

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